vendredi 17 février 2017

Amerika über alles

Non, le Président n'a pas la Pravda pour s'exprimer. Non il n'y a pas de jeunesses Trumpistes. Pas de chemises brunes aux croisements. Un nouveau modèle s'impose. Nous sommes loin des régimes autoritaires poussiéreux de Corée, de Cuba ou des régimes fascistes de l'Europe des années 30. L'Histoire évolue. Bienvenu dans le fascisme 2.0. Là où les codes se brouillent pour un résultat encore inconnu mais ou son potentiel fait froid dans le dos.

Le pouvoir distribue les bons points aux journalistes et médias qui font du bon travail. Il n'y aura certainement pas d'Anna Politkovskaya aux Etat-Unis. Ce n'est plus la stratégie. Le 45ème Président réalise le rêve du fascisme 2.0. Celui où l'on peut passer outre les médias "d'opposition".  Le leader n'est plus inaccessible, il est une victime et s'adresse directement à ses fellow Americans. La décrédibilisation et les informations fausses suffisent à écarter les citoyens du filtre des médias pour les orienter vers les réseaux favorables. Où leur croyances seront confirmées. A cela s'ajoute les algorithmes des réseaux sociaux qui forment deux bulles de citoyens, voisins de paliers, mais dans une réalité alternative. Le pogrom n'est pas nécessaire. Chez les uns on peut croire que le nouveau Président est le mieux élu depuis Regan, chez les autres il suffit d'ouvrir une page Wikipedia pour vérifier l'infaux. En tout cas encore maintenant. Dans le fascisme 2.0 on peut croire se que l'on a envie de croire. Le fait outrepasse la réalité, la science n'est qu'une opinion. Un avis politique. La liberté d'expression prend le dessus sur la réalité d'expression. Le leader prend à parti le système judiciaire, des personnalités, "Je n'insulte pas. Je prouve." peut-on lire dans la pièce Rhinocéros d'Ionesco. Cette pièce ou les Rhinocéros imprègnent la société.  

Le capitalisme n'est plus l'ennemi, il est du travail. Le travail est exacerbé, la famille protégée de l'avortement, la patrie renforcée par son armée et ses deals favorables aux entrepreneurs. Dans le fascisme 2.0 le peuple est toujours le plus grand du Monde. Le Monde ne peut que s'incliner devant la grande et bénite Nation. La Nation accompagne le peuple dans sa grandeur et sa victoire. Sa victoire sur les autres. Les autres d'où vient la violence. La violence vient toujours de l’extérieur. L'extérieur n'est plus que l'ennemi ou au mieux le partenaire docile, en bas de la hiérarchie des méritants, acculé derrière un mur. Les murs se dressent pour réfuter, contourner, insulter et critiquer le pouvoir judiciaire et l’opposition. L’opposition ne peut pas s'opposer au chef charismatique sauvant la nation du cataclysme. Le cataclysme qui infuse sa peur chez le peuple, la peur de disparaître dans ce monde toujours plus fou, toujours plus instable, toujours plus décadent. Le fascisme 2.0 n'est pas le fascisme 1.0. Il en est le digne héritier, différent mais semblable, avec de nouvelles armes, l'expérience en plus.

Protéger la santé c'est détruire le système de santé au profit du marcher, protéger le faible s'est l'armer, protéger l’environnement c'est l'exploiter. Le fascisme 2.0 est un nationalisme du sophisme. Le fascisme 2.0 arrive avec ses nouveaux codes et tout est à découvrir.






Amerika über alles

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